09 Juin 2007, 05H10 réveil : Bip … Bip …. Bip …
J’ouvre un œil, j’ai très mal et très peu dormi …. J’ai vu s’égrener les heures sur le radio réveil jusqu’à 02H00 du mat … réveillé plusieurs fois dans la nuit … mais au souvenir de ce qui m’attend aujourd’hui, je saute du lit en pleine forme.
Douche, rasage, petit déjeuner frugal, 05h45, j’ouvre la porte du garage pour sortir le GTV.
Il est tout beau, tout propre, les niveaux sont faits (je l’avais préparé la veille pour cette grande occasion).
Je suis content de le retrouver car je ne l’ai quasiment pas fait rouler depuis le week-end Alfanatiques de l’Ascension.
Au programme : 06H15 chez mon associé pour le récupérer ainsi que son fiston, puis point de rencontre sur une aire de l’autoroute A7 avec mes frangins direction Salon de Provence où nous avons rendez-vous à 09H45 sur le circuit d’essais Michelin de Fontanges.
Les 280 km se déroulent sans encombres, très peu de monde en ce magnifique samedi matin ensoleillé, et vers 08H45, le GTV accompagné de la Cooper S cab de la conjointe d’un de mes frères sont gentiment stationnés sur le parking dudit centre d’essais.
L’entrée est fermée, les ordres sont d’attendre la venue de l’hôtesse pour pénétrer dans l’enceinte.
Le temps de quelques mots, quelques rires, quelques cigarettes, il fait déjà très chaud, le parking s’est bien rempli, et il y a une bonne trentaine de personnes qui patientent, lorsque l’hôtesse, qui s’avère être un hôte, vient ouvrir le portail et s’avancer à notre rencontre.
Quelques mots sur l’organisation du stage, vérification du permis de conduire et nous avons enfin le droit d’entrer sur le circuit.
Après quelques minutes de marche, bercés par les rugissements des moteurs des stagiaires de la session précédente, nous nous retrouvons au pied d’un bâtiment devant lequel sont stationnés :
3 Ferrari F430 F1 rouge, 1 Lamborghini Gallardo E Gear jaune, 1 Lamborghini Murcielago orange, 1 Porsche 911 Carrera S Grise, 1 Porsche Cayman S noire, 1 Aston Martin DB9 grise anthracite, 1 Corvette Z06 rouge et un Hummer H2 gris tous immatriculés « Cascadevents »….. Miam miam !!!
Nouveau briefing sur le déroulement de la séance avec une charmante hôtesse qui essaye de vendre un peu plus de sa came par la même occasion (tours supplémentaires, possibilité d’essayer leurs nouveautés la Murcielago et la DB9, leçons de drift dans la Z06 avec le pilote de l’émission FastClub, bien sûr le tout pour le prix d’un oeil) puis passage dans une espèce de salle de classe pour une formation « accélérée » au pilotage sur circuit : position de conduite, trajectoires, freinage, utilisation des commandes, consignes, rien de nouveau mais toujours intéressant pour parfaire ses connaissances en la matière.
Puis mise en pratique dans le Hummer piloté par le formateur sur un tour de piste. Le Hummer, c’est gros, c’est lourd, ça coûte cher mais c’est une grosse bouse sur la piste soit dit en passant.
La piste en elle-même est un ovale étiré dont les deux virages sont des bankings (virages relevés) et les deux lignes droites, cassées par des chicanes artificielles matérialisées par des plots. Plots qui sont aussi positionnés un peu de partout sur la piste pour indiquer les points de freinage, points de corde, …
Ensuite, au volant … enfin !
Au programme pour nous, 4 tours de Ferrari, 4 tours de Lambo Gallardo et 4 tours de Porsche Cayman.
J’ai à peine le temps de récupérer une charlotte et un casque type jet que je suis déjà appelé pour me mettre au volant de la Gallardo.
Jaune, posée sur le côté de la piste, son V10 de 500 cv ronronne pendant qu’un petit pincement de stress s’empare de moi.
Un moniteur m’ouvre la portière et je m’installe tant bien que mal à l’intérieur. Un autre moniteur, très sympathique au demeurant, m’attend à l’intérieur à la place du copilote.
Pendant que nous échangeons les salutations d’usage, l’autre essaye tant bien que mal de régler ma position de conduite, car il y a un petit problème, mon casque touche contre le plafonnier de l’auto ce qui est plutôt gênant.
Pas moyen de faire autrement, le siège est au plus bas, l’intérieur est très exigu, le pare-brise est une meurtrière, la visibilité latérale et arrière est quasi nulle (d’autant que le moniteur accompagnateur oriente les rétros vers lui) … bref, on se sent plutôt bien installé (hormis la tête bloquée contre le plafond) mais le GTV à côté à l’air d’un monospace. Il fait très chaud, le moteur gronde dans mon dos.
Je fixe une seconde le volant frappé du taureau entre mes mains mais, à peine le temps de dire ouf et d’un semblant d’explication des passages de vitesses au volant que j’enclenche la première et me voila parti. J’enfonce la pédale de droite comme si un œuf était coincé dessous et je m’engage sur la piste pour le tour de lancement.
Sur ce tour, le moniteur m’annonce les rapports, seconde, troisième, quatrième, les rapports claquent comme des coups de butoirs, puis freinage … bon sang, ça mord de chez mord, rétrogradage en seconde avec gros coups de gaz à chaque rapport rentré, pour la première chicane, puis 3 , 4, pour le premier banking, placement dans le banking environ 130 km/h à vitesse stabilisée la direction est ferme et précise, la voiture semble sur des rails, puis accélération, le moniteur m’appuie sur le genoux droit, accélères, accélères me dit-il, j’accélères pour me retrouver dans le bout droit, 4 à fond puis 5, environ 200 km/h, je suis collé au siège, le moteur semble inépuisable, ensuite debout sur les freins pour la deuxième chicane avec retrogradage en seconde, évitement puis ensuite 2, 3 à fond avant de rentrer sur les freins dans le deuxième banking jusqu’au point de corde, ensuite on relance, léger pif paf en sortie puis sortie en 3 sur le couple, 4, 5 et 6 dans la ligne droite du départ … je n’ai même pas le temps de regarder le compteur qu’il faut à nouveau sauter sur les freins…. Ca pousse fort, ça freine fort, c’est sur des rails, c’est jouissif, …
Un autre tour un peu plus vite, bon sang que c’est bon, le moniteur me demande si tout va bien, je lui réponds que oui mais que je me sens un peu stressé par toutes ses indications, par les points de freinage, points de corde à respecter etc., il me dit de ne pas trop m’en inquiéter et que je peux y aller gaiement … il ne m’en fallait pas plus, je me lâche.
J’envoie du gros, tous les rapports quasi au rupteur (rupteur que je prends un malin plaisir à claquer en 3 et en 4 à chaque passage devant les « stands » au grand ravissement de mes frangins), c’est du pur bonheur, je suis chaud comme la braise, le circuit est facile, la voiture est un avion de chasse, je double à peu près toutes les autres autos qui tournaient en même temps que moi (petite cérémonie de warning à chaque fois, le doublé allumant ses warnings pour signaler son accord sur le dépassement, le doublant les mettant à chaque fois qu’il a fini son dépassement, les moniteurs gérant l’affaire).
Dans le grand banking, je suis à quelques encablures derrière la 911, peinard en 4, je l’avale sur le couple en une fraction de seconde … argh … je veux la même, la Lambo, c’est vraiment du lourd, c’est massif, viril et ça cause, la Porsche parait ridicule à côté.
Dernier tour, je veux battre mon chrono imaginaire … gros freinage de porc avec rétrogradage en seconde avant la chicane de plots que je passe en deux coups de volant bien ajustés, puis fond de 2, fond de 3, je saute sur la 4 pour la courbe relevée, au point de remise en gaz, j’appuie à toc, la voiture remonte pour bien se placer côté droit de la piste, en sortie de virage, légère perte d’adhérence de l’arrière, clignotement des ESP and co sur le tableau de bord mais ça passe sans problèmes, cette caisse possède une adhérence remarquable, 5 à fond, je fais un saut sur la 6 avant de tout retomber en seconde avant la deuxième chicane de plots (je jette un œil furtif au compteur, l’aiguille avait allégrement dépassé les 200), ensuite je relâche dans le petit banking avant de rentrer au stands.
Je range la voiture sur le côté, salue l’accompagnateur et m’extirpe tout mouillé de chaud … je suis aux anges, ça c’est de la caisse, voila enfin une vraie voiture, quelque chose de bien velu qui scotche dans le siège sur tous les régimes … je pensais que ça serait bon mais pas à ce point.
A nouveau, à peine le temps d’enlever mon casque pour me rafraîchir quelques instants que je suis appelé pour reprendre le volant.
Petit instant de concentration juste pour me rappeler que je vais enfin prendre le volant d’une Ferrari (mon rêve de gosse, je n’étais jamais ne serait-ce que monter dans une avant aujourd’hui) et en plus dans La Voiture que je m’achèterais si je gagnais au loto demain, la F430 F1.
Je remets mon casque et je m’installe à bord. Une sublime odeur de cuir règne à l’intérieur, et en comparaison de la Lambo, la Ferrari est vraiment confortable, aucun problème de taille, la visibilité est excellente, devant, sur les côtés, je me sent tout de suite chez moi … ça va vraiment bien le faire !
Je jette un œil sur le cheval cabré au centre du volant (enfin j’en ai un dans les mains même si ce n’est que provisoire), le manettino est réglé sur la position normal, pendant que nous conversons avec l’accompagnateur. Je lui explique que je viens de faire le circuit dans la Lambo, donc … Gaz !
Cette fois-ci, il n’y a plus d’œuf sous la pédale de droite, j’attaque franchement … mauvaise surprise, le volant était droit mais les roues braquées à gauche vers la piste, je soulage immédiatement … oups en m’excusant vis-à-vis du moniteur que ça fait sourire.
Lui aussi était fort sympathique comme d’ailleurs toute l’équipe de Cascadevents, une équipe jeune dynamique et accueillante, mention particulière au pilote de la Corvette (celui de l’émission Fast Club sur W9) vraiment pas bégueule pour deux sous et pas avare de conseils et d’informations sur les autos.
Allez … c’est parti mon kiki !
D’entrée de jeu la Ferrari m’impressionne par sa légèreté, sa facilité de prise en main, le moniteur me dit de pousser, ce que je m’empresse de faire avec délectation.
Le moteur prend des tours à en faire pâlir une moto sportive japonaise, accompagné d’un Broar bien rauque à bas régimes qui se transforme en un son aigu magnifique à haut régime parfaitement audible à bord … du grand art, j’en ai encore des frissons.
La caisse est d’une précision redoutable, vire à plat, le tout donnant un sentiment de sécurité et de confort hallucinant.
Pour schématiser, là où la Lamborghini est brute, la Ferrari est stylée, elle donne l’impression de pouvoir être maniée du bout des doigts et d’être capable de la plus parfaite efficacité.
Les rapports de la boîte robotisée s’enchaînent avec rapidité sans gros coups de butoirs, le tout dans ces hululements de V8 dont j’ai toujours rêvé. C’est vraiment l’automobile parfaite, je le pensais, j’en suis convaincu maintenant.
J’enchaîne les tours de plus en plus rapidement, avalant les chicanes en deux coups de volant, posant mes roues avec précision à chaque freinage, j’ai l’impression de faire de la chirurgie automobile, le moteur semble hennir de plaisir à chaque remise en gaz, jamais un sentiment de lourdeur, de fainéantise quelconque du châssis … c’est une auto magique, en deux tours de piste, je ne pense même plus à la Lambo qui m’a enthousiasmé quelques tours avant … ce sera une Ferrari ou rien.
Je prends de plus en plus confiance, fait hurler le V8 à 8000 tr dans la ligne droite des stands, le moteur semble en redemander, je dépasse d’autres Ferrari, une Murcielago, le tout dans la plus parfaite décontraction.
Complètement dans mon délire je remarque à peine la Corvette Z06 qui m’arrive dessus pleins fers, en vrac complet dans toutes les chicanes avec grosses dérives de l’arrière dans tous les sens (tour de drift) que mon moniteur me demande de laisser passer.
Je suis en extase.
Comme toutes les bonnes choses ont une fin, même si j’aurais vraiment voulu que celle-ci n’en ait pas une aussi proche, je finis par me ranger et rendre le volant de cette sublime Automobile.
Un dernier coup d’œil sur sa croupe et je m’éloigne déjà pour laisser la place à un autre.
Je l’aurais un jour … je l’aurais ! Cette première rencontre a été bien trop brève !
C’est sans grand enthousiasme pour le dernier véhicule que je devais essayer, une Porsche Cayman S que je me dirige vers lui.
Je m’installe au volant, là on est tout de suite dans quelque chose de beaucoup plus conventionnel, proche de mon GTV.
L’accompagnatrice me demande si j’ai un peu l’habitude, je l’informe que je viens de faire plusieurs tours déjà du circuit au volant des autres autos et que je possède une Alfa GTV qui fait peu ou prou la même puissance que cette Porsche.
Elle a dû bien me prendre pour un ignare, vous verrez pourquoi par la suite, en me répondant de me méfier quand même car la Porsche était une propulsion avec des tendances à arrière train baladeur.
La Porsche était la seule de mes essais à être en boite manuelle traditionnelle.
Je m’engage donc sur le circuit pensant être plus ou moins au volant d’une voiture équivalente à mon GTV.
Je me rends très vite compte qu’on ne joue plus dans la même cour que les Lambo et autres Ferrari, ça semble limite poussif en comparaison, avec des rapports qui ne chantent pas, une caisse qui prend du roulis, des reprises qui semblent un peu plus laborieuses.
A tel point que j’enchaîne mes tours sans réel plaisir, essaye de pousser un peu la bête, m’amuse quand même un peu avec la boîte de vitesse, tente quelques passages en courbes rapides, bref j’envoie quand même bien mais ça manque réellement de saveur.
Je me gare, sort de la voiture, pour me rendre compte après un instant d’étonnement, qu’il s’agissait non pas de la Cayman S mais de la 997 Carrera S. En fait comme il y avait pas mal de monde, elle était utilisée en complément de la Cayman pour ceux qui avaient pris les tours Porsche. (Dans le même genre mon frère a eu droit à la Murcielago 620 cv à la place de la Gallardo).
Tout dans l’euphorie de mon essai magique de la F430, j’avais pris place dans cette 911 sans m’en rendre compte. Ce qui m’en a encore plus déçu de cette Porsche rétrospectivement.
Quoi qu’il en soit, j’ai passé une journée magnifique, j’ai pu conduire des bolides qu’on ne peut pas approcher habituellement, faire mon baptême de piste, baptême qui n’en restera pas là, car je suis bien décidé à aller poser les roues du GTV sur piste sous peu, et nous sommes tous repartis avec une immense banane sur la figure, des souvenirs pleins la tête (pleins de photos et de vidéos aussi).
En conclusion, quand même, au sortir de cette journée de rêve, je sais maintenant qu’en Automobile mon cœur est définitivement italien.
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Dim 10 Juin - 13:33
